Il fait chaud à Kisangani Quelque chose cloche, y a comme un hiatus À croire que j’ai mal écrit La Seine gèle à Paris À l’ombre, 37° Il y a des torrents de boue au Kalahari Plusieurs pluies ont tout inondé Messieurs les climats déconnent Les météorologues sont au chômage Nous, les Terriens, on s’étonne Dame Nature a changé de visage
Le crocodile vole et bouffe du chou Dame Chèvre couve ses œufs L’éléphant rumine et miaule à qui mieux mieux L’aigle nage, la girafe n’a plus de cou Le manguier rampe et produit des tomates Les noix de palme deviennent souterraines Le jus fermenté du raisin ? De l’eau plate ! Le séquoia atteint deux mètres à peine
La planète en a marre Et se venge à sa façon Les cours des choses paraissent bizarres Au fait, c’est pour donner aux hommes une leçon Ils n’ont jamais rien respecté Ni Dame Nature, toujours surexploitée Ni les animaux, ni les plantes, massacrés Décimés, effacés, rayés Pis ! Ni leurs semblables d’ailleurs Qui disparaissent et meurent À coups de guerres, d’attentats De radiations, de pollution Volontaire réduction des populations Des crimes contre l’habitat
Oui, belle Terre mutilée Je t’autorise à déchaîner ta furie Tu vas tout détruire pour tout recommencer Tu élimineras l’humanité impie Elle subira le déluge ou les flammes Comme tu sais bien le faire cycliquement Périront les damnées âmes En esprit, d’autres vivront éternellement